02/11/2010

Le mythe des enfants-loups

Le mythe des enfants-loups

Mowgli, le héros du Livre de la jungle, du grand écrivain anglais Rudyard Kipling, a rendu populaire le thème des enfants sauvages.
Les enfants-loups existent-ils ? Cette énigme a préoccupé les hommes depuis les temps les plus lointains. Le débat est essentiel : quelle est la frontière entre l’état animal et l’état humain ?


L’historien grec Hérodote nous rapporte, dès le Ve siècle avant notre ère, qu’un pharaon, Psammétique, avait tenté une étrange expérience. Il s’agissait en réalité de connaître quelle était la « langue première » de l’humanité. On prit donc deux nouveau-nés à leurs parents et on les confia à un berger pour qu’il les élevât avec ses chèvres.
Le pharaon avait ordonné que personne ne leur dise un mot et qu’ils vivent dans une cabane isolée du monde extérieur. Au moment voulu, ils devaient être allaités par les chèvres et ils devaient recevoir tous les soins dont ils auraient besoin. Malheureusement, Hérodote ne nous dit rien sur les résultats de cette curieuse expérience.
Il est d’ailleurs plus que probable que les enfants soient restés complètement muets : l’enfant apprend sa langue en entendant parler ses parents.
Au Moyen Age, l’empereur allemand Frédéric II de Hohenstaufen chercha lui aussi à savoir quelle sorte de langage et quelle façon de parler adopteraient des enfants élevés sans jamais parler à qui que ce fût. « Aussi, nous dit dans sa chronique le moine franciscain Salimbene, demanda-t-il à des nourrices d’élever les enfants, de les baigner, de les laver, mais en aucune façon de babiller avec eux ou de leur parler, car il voudrait savoir s’ils parleraient l’hébreu, le plus ancien des langages (c’est tout au moins ce que l’on croyait à cette époque), ou le grec, ou le latin, ou l’arabe, ou peut-être encore le langage des parents dont ils étaient issus.
« Mais il œuvra pour rien, car tous les enfants moururent… En effet, ils ne pouvaient pas survivre sans les visages souriants, les caresses et les paroles pleines d’amour de leurs nourrices. »
Le XVIIIe siècle reprendra ce thème de l’enfant sauvage et, dans une pièce de théâtre, la Dispute, Marivaux mettra en scène un prince qui tente de renouveler l’expérience de Frédéric II : il décide que deux enfants mâles et deux enfants femelles seront élevés seuls à la campagne, gardés seulement par leurs parents nourriciers :deux personnes de race noire, le frère et la sœur :
« Il y a dix-huit ou dix-neuf ans – explique-t-il à sa confidente lorsque commence la pièce – que mon père, naturellement philosophe, résolut de savoir à quoi s’en tenir par une épreuve qui ne laissait rien à désirer. Quatre enfants au berceau, deux de votre sexe et deux du nôtre, furent portés dans la forêt, où il avait fait bâtir cette maison exprès pour eux, où chacun d’eux fut logé à part, et où, actuellement même, il occupe un terrain dont il n’est jamais sorti, de sorte qu’ils ne se sont jamais vus.
Ils ne connaissaient encore que Mesrou et sa sœur qui les ont élevés et on toujours pris soin d’eux, et qui furent choisis de la couleur dont ils sont afin que leurs élèves en fussent étonnés quand ils verraient d’autres hommes. On va donc pour la première fois leur laisser la liberté de sortir et de se connaître, on peut regarder le commerce qu’ils vont avoir ensemble comme le premier âge du monde. »
Tous ces auteurs ne faisaient d’ailleurs que reprendre le mythe des anciens peuples, où l’on voit Remus et Romulus téter la louve et le jeune Jupiter boire le lait de la chèvre Amalthée. A l’époque historique, c’est par dizaine que l’on dénombre les enfants élevés par des animaux, loups ou autres mammifères. Au point que les philosophes des Lumières s’intéressent fort à ces cas étranges, Buffon et Condillac parlent d’eux, et Jean-Jacques Rousseau écrit :
« Les enfants commencent à marcher à quatre pattes et ont besoin de notre exemple et de nos leçons pour apprendre à se tenir debout. L’enfant de Hesse avait été sauvé par des loups. Il avait tellement pris l’habitude de marcher comme les animaux qu’il fallut lui attacher des pièces de bois qui le forçaient à se tenir en équilibre sur ses deux pieds. »
« Il en était de même de l’enfant qu’on trouva dans les forêt de Lituanie et qui vivait parmi les ours. Il ne donnait, dit M. de Condillac, aucune marque de raison, marchait sur ses pieds et sur ses mains, n’avait aucun langage et formait des sons qui ne ressemblaient en rien à ceux d’un homme. Le petit sauvage d’Hanovre, qu’on mena il y a plusieurs années à la cour d’Angleterre, avait toutes les peines du monde à s’assujettir à marcher sur deux pieds : et l’on trouve deux autres sauvages dans les Pyrénées qui couraient par la montagne à la manière des quadrupèdes. »
L’enfant-loup de Wetteravie, trouvé en 1544 près d’Echzel, dans la forêt de Hardt, en Bavière, fut l’un des premiers dont l’histoire ait retenu le nom. Il avait environ 12 ans lorsqu’il fut capturé par des hommes. Cette même année, un autre enfant était découvert, en Hesse, parmi des loups. L’historien Philippe Camerarius rapport que ce garçon avait été enlevé à l’âge de 3 ans par ces animaux et qu’il marchait à quatre pattes. Les loups, dit-il, s’étaient pris de tant d’affection pour lui qu’ils le nourrirent des meilleurs morceaux de leur proie, et l’exercèrent à la course jusqu’à ce qu’il fût en état de les suivre au trot et de faire les plus grands sauts.
Ils prenaient grand soin de son bien-être, puisqu’ils avaient creusé une fosse pour l’abriter pendant la nuit et l’avaient garnie de feuilles. Ils se couchaient tous autour de lui pour le protéger du froid. Le naïf chroniqueur s’écrie : « Si c’est vrai, cela est digne d’admiration. » Faut-il s’étonner si, hébergé à la cour du Landgrave, Henri de Hesse, l’enfant-loup, avait dit qu’il préférait encore retourner avec les loups plutôt que de vivre parmi les hommes ?
Un beau jour de 1661, un enfant bien proportionné, à la peau très blanche, les cheveux blonds et les traits du visage agréables, fut trouvé par des chasseurs dans la forêt de Lituanie. Il vivait au milieu des ours, et se défendit avec les ongles et les dents contre ceux qui voulaient l’attraper. Il avait avec lui un compagnon de son âge, mais qui eut le temps de s’enfuir avant d’être capturé.
A la fin du siècle, et toujours en Lituanie, on prit un autre enfant parmi des ours : il avait une dizaine d’années, était couvert de poils et ne donnait, raconte-t-on, aucune marque de raison. Il n’articulait aucun langage humain. On parvint cependant à lui apprendre à se tenir debout, à se nourrir normalement et à prononcer quelques mots, mais, lorsqu’il fut en mesure de s’exprimer, il ne put se souvenir de son passé. L’enfant-mouton, trouvé dans une forêt d’Irlande, en 1672, mangeait de l’herbe et du foin qu’il choisissait à l’odorat. Il courait très vite et était fort agile. On le connaît bien, car il fut décrit par le célèbre professeur Nicolas Tulp, qui servit de modèle à Rembrandt lorsque celui-ci peignit sa Leçon d’anatomie, œuvre qui fait toujours al gloire du musée d’Amsterdam. D’après lui, il avait le front plat, l’arrière de la tête allongé, la langue épaisse et le ventre enfoncé, particularité due, d’après le professeur, à son habitude de marcher à quarte pattes. Enfin, il bêlait au lieu de parler.
Un cas semblable existait à la fin du XVIe siècle, à Bamberg, en Allemagne. Il s’agissait cette fois d’un enfant qui avait été élevé parmi les bœufs et qui se battait à coups de dents avec les plus grands chiens, qu’il parvenait ainsi à mettre en fuite.
Vient ensuite l’affaire tout aussi curieuse d’une « fille sauvage »…

L’Australie – le yowies

L’Australie – le yowies

Avec ses millions de km carrés complètement désertiques et inhabités, il aurait été étonnant que l’Australie n’abritât pas d’hommes-bêtes. Les indigènes leur ont donné plusieurs noms, dont le plus courant est celui de yowie. Ces yowies sont signalés régulièrement, plus particulièrement en Nouvelle-Galles du Sud et au Queensland. Le 3 octobre 1894, un jeune garçon, Johnnie Mac Williams, aperçoit l’un d’eux près de Snowball : « Un grand homme aux cheveux longs. » La créature, qui vient de jaillir d’un fourré, est aussi surprise de cette rencontre que le jeune homme : en apercevant Johnnie, elle détale à travers champs, se cognant la jambe contre un tronc d’arbre, ce qui lui arrache des hurlements.



Au début du siècle, Joseph et William Webb vont se trouver confrontés à un yowie dans des circonstances pour le moins mouvementées. Près de Brindabella, en Nouvelle-Galles du Sud, ils entendent une sorte de beuglement « guttural et caverneux », ainsi que des bruits inquiétants tout autour de leur campement.
Le directeur du journal local Queanbeyan Age a relaté leur aventure : « L’instant d’après, ils aperçurent quelque chose qui marchait debout, mais dont ils ne distinguaient que le haut du corps. Pour autant qu’on pût l’entrevoir dans l’obscurité, la créature avait une tête hirsute, profondément enfoncée dans les épaules. Se rapprochant du campement, elle devint enfin parfaitement visible : d’une stature voisine de celle de l’homme, elle avançait pesamment, à grandes enjambées.
Les deux compagnons l’interpellèrent : Qui va là ? Répondez ou nous tirons ! En guise de réponse, ils n’entendirent qu’un beuglement rauque. Ils mirent alors la créature en joue. La détonation du fusil se répercuta le long de la vallée, mais, si la « chose » fut atteinte, elle ne sembla pas affectée par le coup de feu. Elle tourna les talons et s’enfuit. »
L’Australien Rex Gilroy a longuement étudié les yowies. Il a dépouillé plus de trois mille rapports sur leurs apparitions pour arriver à la conclusion suivante : ces dernières années, on a vu beaucoup plus de yowies que lors des décennies précédentes.
Le témoignage d’un employé du parc national de la région de Spingbrook, dans le Queensland, est particulièrement intéressant : en mars 1978, il a vu de très près un yowie de plus de 2 mètres. « J’ai eu l’impression, raconta-t-il par la suite, d’une présence toute proche. Je lève les yeux et, là, à moins de 4 mètres de moi, j’aperçois une silhouette vaguement humaine, noire et velue. Elle ressemblait tout particulièrement à un gorille. Une de ses énormes mains était agrippée au tronc d’un jeune arbre, qu’elle entourait complètement.
La « chose » avait une face aplatie, noire et luisante, avec de grands yeux jaunâtres et un grand trou en guise de bouche. Nous sommes restés là à nous regarder fixement. J’étais paralysé de peur, si bien que je me sentais incapable de lever la hache que j’avais à la main. Nous nous tenions ainsi immobiles depuis une dizaine de minutes environ lorsqu’elle libéra soudain une odeur nauséabonde, si fétide que je me mis à vomir. Elle tourna alors les talons et disparut rapidement. »
Par son aspect autant que par son comportement, le yowie australien rappelle le bigfoot américain, dont il est peut-être un cousin éloigné.

Le bigfoot américain

Le bigfoot américain

Les bigfoot n’ont cessé de se manifester en Amérique du Nord depuis une dizaine d’années. Il est devenu difficile, aujourd’hui, de nier leur existence. On commence à les signaler dès les années 1830.
En 1851, deux chasseurs de Greene County, dans l’Arkansas, croisent un troupeau de bétail pourchassé par un « animal ayant indiscutablement une apparence humaine ». D’après l’un d’eux, « la créature avait une taille gigantesque, le corps entièrement velu et de grandes mèches de cheveux qui lui couvraient les épaules comme une crinière ». Après avoir observé les deux hommes pendant un bon moment, la créature tourna les talons et s’enfuit rapidement. Les empreintes laissées par ses pieds faisaient 33 centimètres.



L’auteur du récit précisait : « Il devait s’agir là d’un survivant du grand tremblement de terre qui avait dévasté la région en 1811. »
Cet épisode confirme que les bigfoot ne se trouvent pas exclusivement dans les régions du Nord-Ouest américain (Californie du Nord, Oregon, État de Washington et Colombie britannique). On en a aperçu dans presque tous les États-Unis, partout où se trouvent de grandes étendues inhabitées, et jusqu’en Floride, où on a récemment enregistré de nombreuses apparitions de shunk apes (« singes puants »).
En recoupant les témoignages, on s’aperçoit que les bigfoot sont des créatures timides, voire farouches, qui ne cherchent pas à approcher les hommes de trop près. Elles peuvent pourtant se montrer curieuses, et on en a vu rôder, la nuit, autour des terrains de camping isolés dans les bois. Il leur est même arrivé de secouer voitures et caravanes… De même, quelques bigfoot ont parfois été aperçus dans les parages de fermes et de ranchs, où ils cherchaient sans doute de la nourriture.
Plus les bigfoot faisaient parlaient d’eux, plus les témoignages affluaient. Entre 1960 et 1970, les autorités se sont retrouvées submergées de témoignages. Cela ne signifie pas que le nombre de ces êtres augmente mais plutôt qu’ils sont en voie d’extinction, privés par les hommes de zones tranquilles, la réduction de leur espace vital les poussant justement à se rapprocher de nous.
Le dossier américain des bigfoot comprend aujourd’hui plus de mille témoignages, répartis sur 150 ans. C’est énorme, surtout si l’on considère qu’à peine un cas sur dix doit être signalé aux autorités. De nombreux autres témoignages font état d’empreintes géantes d’apparence humaine, ainsi que d’excréments ou de touffes de « cheveux », dont il n’est d’ailleurs pas prouvé qu’ils appartiennent à des bigfoot. En 1924, Albert Ostman affirme avoir vécu la plus dramatique des rencontres avec un de ces bigfoot. Il prétend avoir été kidnappé par l’un d’eux, en Colombie britannique, alors qu’il était endormi dans son sac de couchage. La créature, haute de 2.50 mètres, l’aurait emporté sur son dos, marchant près de trois heures avant de le déposer au milieu d’une famille de bigfoot : un couple d’adultes et deux enfants.
Au cours de ses trois jours de captivité, Albert Ostman aurait eu tout le loisir de les observer et même de se lier d’amitié avec le plus âgé d’entre-eux. Pour s’évader, le campeur aurait renoncé à se servir de sa carabine, conservée dans son sac, et aurait profité d’un relâchement de la vigilance du bigfoot âgé.
Le mystère des bigfoot sera-t-il éclairci un jour ? On peut en douter devant l’afflux de témoignages contradictoires : tantôt ce sont des géants, tantôt ils sont de taille simplement supérieure à la moyenne. Tantôt dangereux, tantôt débonnaires. Enfin, pour achever de nous dérouter, ils semblent parfois mêlés – est-ce une coïncidence ? – à des phénomènes surnaturels.
Si l’on examine tous les témoignages, la taille moyenne du bigfoot semble osciller entre 1.80 mètre et 2.20 mètre. Mais certains affirment en avoir rencontré de bien plus grands. C’est ainsi qu’en 1977, à Belt Creek Canyon (Montana), un sous-officier de l’armée de l’air américaine qui campait avec deux camarades aurait été poursuivi par un bigfoot mesurant de 4 à 5 mètres. Mais faut-il se fier aux estimations de témoins en proie à une émotion bien compréhensible ?
Quelquefois, cependant, des repères précis ont pu être relevés : en avril 1979, le jeune Tim Meissner, âgé de 16 ans, aperçut à deux reprises un bigfoot près de sa maison, en Colombie britannique. La première fois, il trouva sous les arbres, à l’endroit où il avait vu cette créature avant qu’elle ne se sauve, un cadavre de cerf, le cou brisé.
Deux jours plus tard, avec deux camarades, il voit à nouveau cet être noir et velu, aux yeux flamboyants, distant d’une cinquantaine de mètres. Il tire. Manqué ! Le bigfoot s’enfuit. Les jeunes garçons s’approchent de l’arbre devant lequel il se tenait. Prenant l’une des branches comme repère, ils ont évalué sa taille à 2.70 mètres.
Les yeux flamboyants des bigfoot sont mentionnés dans d’autres récits. Tantôt rougeâtres, tantôt jaunes ou encore d’un vert phosphorescent, mais toujours terrifiants. De même, leur odeur « fétide » rappelant, au dire de certains, celle de cadavres en décomposition. Pourtant, d’autres témoins n’en ont pas été frappés. Selon certains, les bigfoot produiraient ces émanations nauséabondes afin de tenir à distance les indésirables que nous sommes.
Les bigfoot, il est vrai, semblent vouloir préserver jalousement leur solitude agreste. En 1955, à Mica Mountain (Colombie britannique), William Rose a vu une femelle bigfoot, haute de 1.80 mètre, s’approcher du fourré dans lequel il était dissimulé et a pu ainsi observer la créature à son insu : »Mais à la fin, mon odeur dut lui parvenir, car elle me fixa soudain à travers les branches avec un air de stupéfaction intense du plus haut comique. Toujours à croupetons, elle recula de deux ou trois pas, se redressa de toute sa hauteur, sans cesser de me dévisager, puis s’enfuit. Mais avant de disparaître, elle se retourna encore plusieurs fois pour me regarder. Elle n’avait pas vraiment l’air effrayé, ni furieuse. On aurait dit seulement qu’elle ne souhaitait pas frayer avec des étrangers. »
Certains récits laissent supposer qu’il serait possible, avec une bonne dose de patience et d’abnégation, d’apprivoiser des bigfoot.
En 1967, à Lower Bank (New Jersey), un Américain et sa femme ont découvert, à plusieurs reprises, des empreintes de pieds autour de leur maison. Elles ne mesuraient pas moins de 43 cm ! Ils ont également aperçu, à travers leur fenêtre, un visage collé contre la vitre, à plus de 2 mètres de hauteur. C’est alors qu’ils ont pris l’habitude de déposer, dans le jardin, les restes de leurs repas. Leur mystérieux visiteur les mangeait non moins régulièrement.
Un soir, ils ont oublié leur offrande, et le bigfoot a manifesté bruyamment son dépit, allant même jusqu’à lancer des projectiles (dont une poubelle) contre leurs murs. Après avoir, sans résultats, tiré un coup en l’air pour l’effrayer, l’homme a dû faire feu sur son « hôte », qui a détalé pour ne plus jamais revenir.
Cette hésitation au moment de tirer sur un bigfoot, bien d’autres témoins l’ont ressentie : « Jusque-là, j’y avais pensé comme à une bête, nous dit l’un d’eux, mais je sentis alors que c’était un être humain et que je ne me le pardonnerais jamais si je le tuais. »

Homme ou animal ? Personne n’est capable de répondre avec certitude. En 1977, le géologue suisse François de Loys abat un homme-bête haut de 1.50 mètre à la frontière de la Colombie et du Vanazuela. D’après le zoologue Bernard Heuvelmans, il devait s’agir d’une espèce inconnue de singe-araignée (atèle).
Un rapport récemment parvenu d’ex-URSS fait état d’un homme-bête capturé et tué dans les montagnes du Daghestan, près de Buinaksk. Un officier de l’armée soviétique, le colonel Karapetyan, a vu la créature vivante et s’en souvient très bien :
« Je revois encore cet être qui se tenait debout devant moi : un mâle, entièrement nu. C’était un homme, indubitablement, bien qu’il fût entièrement recouvert d’un poil long et dur, de couleur brun foncé. Mais son allure était celle d’un homme. Sa taille était supérieure à la moyenne, au moins 1.80 mètre. Ce géant se tenait devant moi, bombant son torse impressionnant. Aucun sentiment ne se lisait dans ses yeux. Vides et inexpressifs, c’étaient ceux d’un animal. Ce n’était pas un homme déguisé. Non, c’était un être animal, une sorte d’homme sauvage. »
Deux hypothèses se présentent : ou le bigfoot (homme-bête) est réellement un homme préhistorique qui aurait subsisté, caché (presque) à notre insu. Ou bien c’est un animal, et il s’agit de quelque singe géant, peut-être une forme primitive du gigantopithèque. C’est en tout cas possible, du moins dans quelques parties du monde.
Mais à la question : homme ou bête ? Certains esprits audacieux n’hésitent pas à répondre par une troisième hypothèse. Les bigfoot seraient des êtres d’un autre monde.
Cette affirmation s’appuie sur des particularités étranges relevées chez ses individus. Ceux-ci seraient, par exemple, invulnérables aux balles, comme l’affirment certains. Il y a à cela trois explications possibles : soit que les balles ne seraient pas assez puissantes contre les créatures de cette envergure, soit que les bigfoot ne seraient pas fait de chair et d’os, soit que les tireurs, émus et effrayés, auraient manqué leur cible – encore qu’ils aient, dans quelques cas, tiré de très près…
Un autre phénomène viendrait confirmer cette hypothèse surprenante : les bigfoot sembleraient capables de disparaître sans laisser de traces, de se dématérialiser, en quelque sorte. Une Américaine de Pennsylvanie en a vu se volatiliser ainsi devant sa porte, dans un éclair de lumière. De là à leur attribuer une origine extraterrestre, il n’y a qu’un pas !
Les bigfoot, évidemment, se sont souvent manifestés dans le même temps qu’apparaissaient des ovnis. Il est tout à fait normal, dans ce cas, qu’ils aient des yeux verts…
On a aussi avancé que les bigfoot seraient l’effet d’un phénomène de perception paranormale, fréquent au voisinage de certaines sources d’énergie. On a même considéré qu’ils pourraient n’être que des hologrammes, des images tridimensionnelles, projetées à travers l’espace par une intelligence inconnue.
Ces suppositions, quelque peu hasardeuses, ont eu pour résultat de renforcer dans leurs convictions ceux qui estiment que les bigfoot, hommes-bêtes ou autres, ne sont qu’un vaste canular. Les véritables chasseurs de bigfoot, vétérans ou néophytes, méprisent, quant à eux, de telles fantaisies. Poursuivant leur quête avec acharnement, ils se disputent l’honneur d’être un jour, chacun, le premier à capturer un homme-bête « orthodoxe ».
Faudra-t-il donc tuer des bigfoot pour prouver leur existence ? « Ah ! Si nous avions un corps à disséquer », se lamentent les savants. « Ne devrions-nous pas plutôt les laisser vivre en paix, si tel est leur désir ? » répondent les amoureux de la nature.
Les empreintes de pieds, seuls éléments concrets et tangibles, sont un peu insuffisantes et bien difficiles à interpréter correctement. En 1967, grand évènement ! On a cru tenir un argument de poids : on avait filmé des bigfoot. Il n’y avait là, à vrai dire, que 9 mètres de pellicule en 16 millimètres couleurs, et fort tremblotants… La caméra était tenue par Roger Patterson.
Ce chasseur de bigfoot était précisément à la recherche de sa proie favorite quand, chevauchant dans la forêt de Bluff Creek, en Californie du Nord, en compagnie de Bob Gimlin, ils aperçurent une femelle bigfoot accroupie près d’un ruisseau. Patterson, sautant à bas de sa monture, empoigna sa caméra et courut, tout en filmant, derrière la créature qui s’enfuyait. Le bigfoot, avant de disparaître, se retourna pour regarder les deux hommes.
Depuis 1967, on a visionné et étudié cette bobine des centaines de fois, sans pour autant en arriver à des conclusions évidentes. Si l’on n’a pas pu démontrer qu’il s’agissait d’un mystification, les savants demeurent toutefois fort réservés.
Méfiance naturelle ou préjugé scientifique, le bigfoot ne « peut » pas exister, donc il n’existe pas ! Les hommes-bêtes n’en continuent pas moins d’apparaître régulièrement dans toutes les parties du monde.

Sur les traces du Yéti

Sur les traces du Yéti

Si tout le monde a entendu parler du yeti, l’ « abominable » homme des neiges », rares sont ceux qui connaissent l’existence d’être s mystérieux, mi-hommes, mi-bêtes, qui hantent l’Amérique du Nord, la jungle amazonienne, l’Australie ou la Sibérie. Bien entendu, ces créatures se soucient peu de fournir des preuves de leur existence. Pourtant, des témoins sont formels… Une pièce à verser au dossier des hommes-bêtes.


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Massue à la main, le corps couvert d’une épaisse toison, les « hommes des bois » et autres « hommes sauvages » n’ont pas cessé de hanter les légendes de la vieille Europe. Les sculpteurs du Moyen Age leur ont même consacré quelques émouvants chapiteaux. Pour les esprits simples, ces créatures sont légendaires et doivent le rester : elles sont évidemment sorties de l’imagination populaire, toujours fertile. Pour les plus curieux, une certitude s’impose : Il y a quelque chose… Mais quoi ?

Les Indiens d’Amérique du Nord l’appellent sasquatch. Les Yankees l’ont baptisé Bigfoot (grand pied). Récemment, il s’est si souvent manifesté qu’il a presque éclipsé ses « confrères », dont la présence est signalée dans des contrées moins accessibles… ou moins fréquentes par ceux qui sont avides de publicité !

Pourtant, de temps en temps, des nouvelles nous arrivent de l’Himalaya, la terre d’élection du yeti, le fameux « abominable homme des neiges ». Parfois, ce sont de simples – mais éloquentes ! – traces dans la neige. Parfois encore, c’est le yéti lui-même qui se profile sur le fond de brume et de tempête de neige.

Des faits ? En 1974, une jeune Népalaise est attaquée par un yéti. Elle gardait un troupeau de yacks dans l’Everest, à plus de 4 000 m d’altitude. En 1978, Lord et Lady Hunt effectuent un voyage au Népal, pour commémorer la première ascension de l’Everest, réussie vingt-cinq ans plus tôt. Ils découvrent de gigantesques traces de pas dans la neige, tout autour de leur refuge. Leurs photographies sont impressionnantes.

En Chine, les apparitions d’hommes sauvages ou d’hommes-bêtes n’ont pas donné lieu à beaucoup de commentaires. Rareté du yeti ou perplexité officielle ? Nul ne sait. Toujours est-il que, vers le milieu des années soixante-dix, de singuliers rapports ont été reçus de la province du Ho-pei et de celle du Chan-si, régions montagneuses et boisées de la Chine du Nord : de singulières créatures auraient été aperçues.

Le témoignage de Pang Gensheng, un chef de village de trente-trois ans, ne manque pas d’intérêt. En juin 1977, alors qu’il coupait du bois dans les forêts des monts Taibai, dans le centre du Chan-si, Pang Gensheng a reçu la « visite » d’un homme velu. Il raconte : « Il s’approchait de moi. Je pris peur et me mis à reculer jusqu’à ce que j’aie le dos contre une paroi rocheuse. Je ne pouvais pas aller plus loin. L’homme velu, qui n’était plus qu’à deux mètres de moi, se rapprocha encore d’une cinquantaine de centimètres. Je levai alors ma hache, prêt à défendre ma vie… Nous sommes restés ainsi à nous épier, sans bouger, pendant plus d’une heure ! Ensuite, j’ai ramassé une pierre à tâtons, sans le quitter des yeux, et je l’ai lancée dans sa direction. Elle l’atteignit à la poitrine. Il poussa des hurlements et se mit à frotter l’endroit avec sa main gauche. Puis, il se tourna vers la gauche et s’appuya contre un arbre. Il est enfin parti lentement, vers le fond du ravin, tout en grognant… »

L’ « homme », qui mesurait environ 2.10 m, avait un front fuyant, des yeux noirs très enfoncés, une mâchoire saillante et des dents larges. Ses longs cheveux bruns flottaient librement sur ses épaules. Son visage et son corps étaient couvert de poils. Il marchait en écartant largement les jambes et les bras, qui, très longs, descendaient plus bas que ses genoux.

Les chercheurs de l’Institut de paléo-anthropologie de l’Académie des sciences chinoise se sont largement penchés sur ces rapports et les ont attentivement étudiés. Sans pouvoir, à ce jour, résoudre l’énigme de l’homme sauvage du Chan-si. Il faut simplement remarquer que la description détaillée fournie par Pang Gensheng correspond tout à fait au signalement des autres hommes-bêtes aperçus dans les différentes parties du globe. Il faut également noter que, la plupart du temps, le comportement de ces créatures a été sensiblement le même.

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En Union soviétique, un programme d’études est en cours depuis 1955. Le docteur Jeanna Kofman est, depuis cette date-là, sur la piste des almas qui hanteraient le Caucase. Elle a déjà recueilli plus de 4 000 témoignages.

Parmi ceux-ci, celui de Mohamed Tomakov, un fermier de trente-neuf ans, qui a réussi à prendre au piège, dans une hutte de montagne, un de ces almas. C’était près de Getmish, en 1946. Selon son témoignage, la créature avait un aspect humain, mais elle était entièrement velue. Elle se déplaçait à quatre pattes, se redressant sur ses deux jambes lorsqu’elle s’arrêtait (en Amérique du Nord, on a vu, mais rarement, des Bigfoot courir à quatre pattes). Tomakov, qui avait vu l’almas pénétrer à l’intérieur de la hutte, avait bloqué la porte et était reparti chercher une corde. A son retour, la porte était ouverte et la hutte… vide !

De nombreux témoignages se recoupent quant à la présence d’hommes sauvages dans le Pamir, montagnes d’U.R.S.S. qui prolongent au nord-ouest la chaîne de l’Himalaya. Ainsi, à l’été 1979, une expédition soviétique a relevé, dans la neige, des empreintes de pied longues de 34 cm et larges de 16.5 cm à la hauteur des orteils. Mais sans jamais apercevoir la créature qui avait laissé de telles traces.

En Sibérie, toujours sur le territoire soviétique, d’autres hommes sauvages ont été signalés. Au début des années soixante, sur les rives de l’Obi, un chasseur a vu, un soir, deux de ces créatures déboucher soudain de la forêt. Effrayés par les deux « hommes », les chiens du chasseur s’enfuirent aussitôt, sans qu’il leur arrive aucun mal. (On a souvent remarqué que les hommes-bêtes terrorisent les chiens. Aux États-Unis, il est arrivé qu’un Bigfoot en blesse ou en tue plusieurs.) Stupéfait, le chasseur a eu le temps de noter que les hommes sauvages étaient couverts d’une toison sombre, qu’ils avaient des bras très longs et qu’ils marchaient les pieds en dehors. Leurs yeux lançaient des lueurs rouge sombre. Ce qui est une autre caractéristique des créatures du genre Bigfoot.

Sur le territoire de la république soviétique de Iakoutie, vers 1920, des villageois ont aperçu un chuchunaa (un proscrit) – ce mot servant, dans leur langue, à designer les hommes-bêtes : « Il était donc en train de cueillir des baies, a expliqué un des villageois, et il s’en s'empiffrait, utilisant ses deux mains pour les porter a sa bouche. A notre vue, il se dressa soudain de toute sa hauteur. Il était vraiment très grand – il faisait bien deux mètres – et passablement maigre. Il se tenait pieds nus, vêtu de peaux de daim, et il avait les bras très longs. Ainsi qu’une tignasse emmêlée. Sa tête avait à peu près la grosseur de celle d’un homme ordinaire, avec un front bas et des arcades sourcilières très proéminentes, formant comme une visière au-dessus de ses yeux. Son menton était particulièrement fort, beaucoup plus développé qu’il ne l’est chez les hommes. Malgré tout, taille mise à part, il ressemblait vraiment à un homme. Il détala aussitôt. Il courait très vite, faisant un bond tous les trois pas. »

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D’où vient le yéti ?

Bien des théories, plus ou moins satisfaisantes, ont été échafaudées à propos des origines du yéti. Selon une des hypothèses les plus séduisantes, il descendrait du gigantopithèque, ce singe géant dont on a découvert les fossiles en Inde et en Chine. L’examen de ces restes indiquerait que le gigantopithèque vivait il y a au moins 12 millions d’années ; toutefois, d’après certains chercheurs, il vivait encore voici quelque 500 000 ans. Pendant ce même intervalle de temps, la chaîne de l’Himalaya a subi une élévation globale de 2 500 à 3 000 m. Du fait de ce brusque changement d’altitude, un grand nombre d’espèces – y compris l’éventuel ancêtre du yéti – se seraient ainsi trouvées isolées de leur habitat traditionnel.

Certains savants affirment que le fait de rencontrer des empreintes de yétis uniquement au-dessus de la limite des neiges éternelles n’est pas significatif. Ce type de terrain n’est d’ailleurs pas idéal pour supporter le poids de gros mammifères. L’habitat naturel du yéti serait en réalité les vallées boisées situées beaucoup plus bas au flanc des montagnes. Dans ces parages, il est beaucoup plus facile au yéti de se dissimuler grâce à la végétation dense et aux brouillards fréquents. De plus, ces régions sont pratiquement inhabitées, de sorte qu’il peut y couler des jours paisibles.

Aux changements de saison, cependant, il peut être amené, pour gagner les vallées voisines, à franchir des coins enneigés. D’où ces traces de pas aperçues dans la zone des neiges.

Les monstres des profondeurs

Les monstres des profondeurs

S'il n'était qu'un mythe de journaliste en mal de coupe, le « serpent de mer » s'effacerait vite des mémoires. Pourtant, il a toujours accompagné l'homme dans ses aventures sur les mers. Les témoignages abondent et se recoupent. Il faut savoir les peser et les ordonner. Une enquête de zoologie fantastique.


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Monstres marins

Puisque 60 % de la surface de notre globe sont sous les eaux, il ne faut pas s'étonner de la constances avec laquelle, depuis l'antiquité, les hommes rapportent leurs rencontres avec des monstres marins géants.

La Bible parle à cinq reprises du Léviathan, ce monstre mi-serpent mi-dragon, issu du folklore phénicien, qui se retrouve dans la plupart des mythologies orientales. En Europe, ce sont les navigateurs scandinaves qui nous ont donné les premières relations de telles apparitions. L'archevêque Olaus Magnus, exilé à Rome au XVIe siècle, a publié vers 1555 une longue histoire des pays nordiques, pleine de récits inquiétants sur les serpents de mer.

Il y décrit notamment une créature de 60 m de long pour 6m de tour de taille, qui mangeait des veaux, des agneaux, des porcs et même des pêcheurs : « un animal noir, avec une sorte de crinière, des yeux brillants, la tête dressée comme un chapiteau sur une colonne ». Curieusement, de nombreuses descriptions plus récentes correspondent à cette ancienne relation.

Au XVIIIe siècle, on signale encore un serpent de mer géant au large de la Norvège. Un autre archevêque, Erik Pontoppidan, en fait un livre en 1752, dans lequel il rapporte tous les témoignages qu'il a pu recueillir sur ce sujet.

Mais le XVIIIe siècle, c'est aussi le déferlement de la rationalité scientifique. Les apparitions de monstres en mer sont reléguées au rang de légendes pour marins et tournées en dérision. Pourtant, les fameux monstres n'en continuent pas moins à surgir sous les yeux des navigateurs terrorisés.

S'il est de bon ton d'expliquer que les « bosses » des serpents aperçues au-dessus des vagues ne sont que des bancs de dauphins en train de jouer, quelques scientifiques acceptent l'hypothèse de serpents de mer géants. En 1893, Thomas Huxley écrit qu'il n'y a aucune raison pour qu'on ne trouve pas de reptiles de 15 m de long – ou plus – dans la mer. En 1877, A.O. Bartlett affirmait déjà qu'il n'était guère intelligent de mépriser un fait attesté par autant de témoignages différents.

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Sir Joseph Banks

Les savants qui croient au serpent de mer : Sir Joseph Banks (1743-1820), un éminent naturaliste anglais et Thomas Huxley (1825-1895), une autorité scientifique de premier plan. Pour de nombreux biologistes, il serait absurde de nier un fait largement attesté. Jusqu'aux XVIIIe siècle, on pensait que les océans étaient peuplés de baleines monstrueuses aux crocs acérés.

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Thomas Huxley

Dans la première moitié du XIXe siècle, les apparitions de monstres marins se multiplient le long des côtes nord-américaines. Constantin Samuel Rafinesque se passionne pour leur étude et met son talent de naturaliste réputé au service de la défense du mégophias, ou grand serpent.

Les polémiques entre partisans et adversaires de l'existence du serpent de mer font rage. On s'insulte dans les colonnes du Times londonien. Les ennemies les plus résolus du mégophias vont jusqu'à faire publier des faux témoignages d'apparitions pour ridiculiser les défenseurs des monstres marins. Au début du Xxe siècle, beaucoup de témoins n'oseront pas affirmer publiquement ce qu'ils ont vu : « Ne dites rien, lance le capitaine du Grangense à ses hommes immédiatement après une de ces apparitions, ils diraient que nous étions saouls... »

Et pourtant, tous les témoignages sont formels, il se passe parfois de drôles de choses sur la mer. Autour du Grangense, c'est une sorte de crocodile géant, avec des dents longues de 15 cm, qui est venu s'ébattre. Le bateau était au large des côtes brésiliennes. Plusieurs années auparavant, l'équipage de l'Eagle britannique avait vu un tel monstre, dans les mêmes parages.

Commentaire du lieutenant George Senford, du navire marchand Lady Combermere, après avoir aperçu, à moins de 200 m de son navire, un serpent long d'environ 20 m : « Nous n'avons pas pu nous tromper et nous sommes tous très heureux d'avoir eu la chance de voir le « véritable serpent de mer », dont on disait qu'il était le produit de l'imagination de quelques skippers yankees ! »

En 1879, un autre militaire, le major H. W. J. Senior, du Bengal Staff Corps, voyageant à bord du City of Baltimore, aperçoit un serpent de quelques 9 m de long, en plein golfe d'Aden. Il décrit sa tête comme celle d'un bulldog. Son rapport sera contresigné par plusieurs autres passagers.

Plus tard, c'est le capitaine John Ridgway qui, au cours de sa traversée de l'Atlantique à la rame, aperçoit, à 10 m de son embarcation, un serpent de mer long de 10 m, au corps « phosphorescent comme s'il avait été bordé de néon ». C'était le 25 juillet 1966. La bête plonge en direction du bateau, mais ne reparaît pas.

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Plus récemment encore, au large des côtes de Cornouailles, un de ces monstres – un Morgawr, comme on l'appelle dans la région – fait plusieurs apparitions en 1975 et 1976. Il est même pris en photo. Au pays de Galles, dans les eaux de la baie de Cardigan, en 1975, trois petites filles aperçoivent une créature traverser la plage pour plonger dans la mer. La bête avait 3 m de long, un long cou, une longue queue et ... des yeux verts. Plusieurs pêcheurs confirmèrent leurs dires en reconnaissant, sur un croquis, le monstre qu'ils avaient vu en mer.

Evidemment, chaque affaire de serpent de mer amène son lot de vrais et de faux témoignages. Les escroqueries au monstre marin abondent, depuis le journal qui veut remplir ses colonnes avec du sensationnel facile jusqu'au petit malin qui veut gagner beaucoup d'argent en vendant à la presse des clichés fabriqués.

Un examen minutieux des photos, ou une étude précise des « restes » retrouvés, conclut presque toujours à une supercherie. En 1808, un animal long de 17 m est rejeté par la tempête sur les côtes anglaises, dans les Orcades. Le dessin, fait sur place devant les témoins et avant la dispersion de la plupart des restes par la tourmente, montre un animal extraordinaire, avec un long cou, une longue queue et trois paires de pattes, caractéristiques jusque-là inconnue chez les vertébrés. Finalement, un chirurgien britannique, Everand Home, parvient à obtenir quelques spécimens récupérés sur place et n'a aucun mal à identifier la créature : un requin ! La décomposition rapide de certaines parties de son corps avait sculpté sa carcasse jusqu'à en faire un animal fabuleux.

Un autre animal fantastique s'échoue, en 1925, près de Santa Cruz, en Californie. Le cou semble mesurer 8 m de long et la tête présente un curieux bec. Ce n'est qu'une carcasse de baleine à bec, une espèce très rare qui ne se rencontre que dans le Pacifique Nord. C'est sensiblement la même histoire qui défraie la chronique australienne à l'été 1960 : les restes d'un étrange animal sont échoués sur une plage. Finalement, il ne s'agissait que d'un énorme morceau de gras de baleine.

Le 25 avril 1977, le chalutier japonais Zuiyo Maru remonte dans ses filets, au large de la Nouvelle-Zélande, une carcasse aux contours monstrueux. Avant de la rejeter à la mer, le capitaine prend le soin de la photographier et de la faire dessiner. La presse du monde entier s'arrache les photos... d'un requin géant décomposé !

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Carapace

Malgré tout, à défaut de preuves concrètes, il faut bien considérer comme convaincants les récits répétés depuis des années, et même des siècles, d'apparitions de monstres marins, toujours dans la même région. Dans le détroit de Géorgie, sur la côte occidentale canadienne, on connaît le Caddy – Cadbosaurus pour les savants – depuis des générations. Avant l'arrivée des Blancs, il terrorisait déjà les Indiens. Récemment, plusieurs pêcheurs l'ont encore aperçu.

Plus au sud, sur la côte Pacifique, dans une zone de pêche hauturière très appréciée, près de l'île de San Clemente, les témoignages à propos de serpents de mer abondent et viennent de gens « éclairés », plutôt difficiles à s'émouvoir et soucieux ordinairement de s'éviter le ridicule.

Pourquoi, dans ces conditions, le serpent de mer est-il si mal connu ? Sans doute en partie à cause du progrès : on peut imaginer que les monstres marins – si monstres il y a – préfèrent s'écarter des voies maritimes fréquentées. Et comme l'homme ne s'éloigne guère de ce voies fréquentées... Autrefois, quand la navigation était beaucoup plus imprécise et silencieuse, les rencontres étaient logiquement plus nombreuses.

Un homme, pourtant, s'est acharné à étudier ces créatures déroutantes : Bernard Heuvelmans, un zoologiste belge spécialisé dans la recherche des animaux disparus. Publié voici quelques années, son ouvrage, Dans le sillage des serpents de mer, est le plus exhaustif et le plus détaillé de ceux qui existent sur le sujet. L'auteur a dépouillé près de six cents témoignages oculaires, recueillis entre 1639 et 1964. Une soixantaine se rapportait à des animaux connus pris à tort pour des monstres. Cent vingt cas enfin ont été éliminés pour l'insuffisance des détails relatés ou un trop grand flou dans la description. Restent quelque trois cent cinquante cas. Les plus passionnants.

Après avoir attentivement étudiés, Bernard Heuvelmans les classe en neuf types distincts de manifestations, qui vont du serpent de mer « au long cou » et au corps en forme de cigare – le plus souvent observé – jusqu'au crocodile géant long de 15 à 20 m, qui n'est que très rarement observé et toujours dans des eaux tropicales. Pour les autres types, l'auteur utilise des termes purement descriptifs comme « chevaux marins », « créatures à plusieurs bosses », « phoques géants » ou « ventres jaunes ». Il fait également état d'un groupe appelé « périscopes ambigus », qui pourrait se composer d'anguilles géantes ou d'animaux à long cou.

L'anguille géante paraît bien être une créature dont l'habitat normal serait les fosses sous-marines et qui ne monterait en surface qu'à la veille de mourir. Le « saurien marin », autre nom du crocodile géant, pourrait être un animal de la période jurassique, qui aurait survécu jusqu'à maintenant dans un habitat situé au-dessous de la surface de la mer. Les créatures à « ventre jaune » ne seraient que des poissons géants, voire une variété particulière de requin.

Enfin, Bernard Heuvelmans note que, depuis le début du siècle, la plupart des apparitions concernant des monstres marins « à long cou », ce qui signifierait que leur nombre est en train d'augmenter, sans doute au détriment des autres créatures fantastiques, comme le phoque ou l'otarie géants.

L'homme est loin d'avoir exploré toute l'immensité sous-marine. Chaque année, de nouvelles espèces, de petits poissons, oubliés des abysses ou survivants de la préhistoire, sont répertoriées par les scientifiques. Demain, peut-être, la clé du mystère séculaire des serpents de mer et autres monstres marins nous sera donnée par de hardis aventuriers du monde du silence.

L'énigme du Loch Ness

L'énigme du Loch Ness


Dans la région du Loch Ness, en Écosse, de très vieilles légendes rapportent l'existence de mystérieuses créatures tapies au fond du lac.
Aujourd’hui, on cherche, par tous les moyens, à photographier le fameux "monstre". Des fortunes sont promises à qui prouvera son existence. Une fascinante enquête scientifique.

Avec 35 km de long et près de 300 m de profondeur, le Loch Ness est le plus vaste plan d'eau douce de Grande-Bretagne. Loch en écossais, signifie "lac". Celui-ci est situé sur le Great Glen, une faille de l'écorce terrestre qui traverse le cœur de l'Ecosse. La région qui l'entoure est encore relativement peu explorée, tandis que, sous l'eau, la visibilité est très réduite à cause des particules de tourbe en suspension.

Pour rechercher quoi que ce soit sur une zone aussi grande et dans de telles conditions, il faut plus que de la volonté ou une bonne condition physique. Il faut le secours de la technologie la plus avancée.

L'attention des scientifiques est attirée vers les grandes profondeurs en 1850, mais pour des raisons télégraphiques... On pensait alors que la vie s'arrêtait au-dessous de 500 m de profondeur. Un câble télégraphique immergé à 1830 m venait d'être remonté, rongé par des coquillages vivants !

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Un couple de dragons du Komodo. Des créatures si étranges que, pendant des décennies, les scientifiques ont refusé de croire à leur existence. Il pourrait y avoir d'autres survivants de la préhistoire à travers le monde.

Les premiers relevés bathymétriques des lacs d'Ecosse ne commencent qu'à la fin du XIXe siècle. On s'étonne en découvrant leur profondeur - qui dépasse celle des côtes voisines - et le volume de leurs eaux. Ces lacs ont été creusés en même temps que les loughs irlandais et que les fjords scandinaves, à la fin de la dernière période glacière, il y a 10 000 ans. Immédiatement après la fonte des glaces, le niveau de la mer s'était élevé et celle-ci les avait envahis. Puis, libéré du poids des glaces, le sol s'est soulevé, entraînan notamment le Loch Ness à 16 km au-dessus du niveau de la mer.

Depuis toujours, les légendes des peuples du Nord son émaillées de monstres marins. Beaucoup font référence à une créature au long cou et au dos bombé. C'est probablement en leur honneur que les Vikings ornaient de "dragons de mer" la proue de leur drakkars. En Scandinavie, autour du lac Storsjö, on peut encore voir le matériel mis en place au XIXe siècle pour capturer un monstre local. en Irlande, on parle beaucoup des kelpies ("chevaux de mer") dans la région des loughs du Connemara.

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Une tête de proue qui ornait un drakkar viking. Les monstres marins ont toujours fait partie de l'imaginaire nordique.

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Un "saurien marin géant" (gravure parue dans un ouvrage zoologique du XIXe siècle).

Curieusement, alors que le premier rapport qui relate une apparition sur la rivière Ness date de 565 de notre ère, on ne s'est intéressé que très récemment au "monstre" du Loch Ness. Dans ce premier rapport, c'est un saint qui met le monstre en fuite. Par la suite, les témoignages sur le monstre restent liés à des aristocrates qui viennent chasser dans les Highlands entendent parler des fabuleuses créatures des lochs. Certains en aperçoivent même, au lever du jour, et leur trouvent une "tête de cheval".

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Le kelpie, un esprit malin qui rôde dans les eaux des lochs écossais en attendant ses victimes...

Dans le même temps, les marins qui hantent ces côtes sauvages rapportent l'existence de "monstres marins" identiques à ceux des lochs. On interdisait alors aux enfants de se baigner dans le Loch Ness, par crainte du kelpies.

En 1933, une route touristique est construite sur la rive nord du lac, tandis que les arbres sont abattus par améliorer la vue sur les eaux sombres. Aussitôt, les touristes se mettent à affluer dans la région et nombre de ceux qui ont "vu" le monstre grimpe en flèche. Le premier grand article sur le sujet paraît le 14 avril 1933, dans l'Invernes Courirer. Rapidement, la "bête du Loch Ness" devient un sujet de curiosité journalistique, qui fait les choux gras de la presse à sensation du monde entier.

A l'époque, le sonar et le scaphandre autonome n'existent pas encore. Les biologistes se contentent d'études sur les petits animaux et les algues microscopiques du lac. Mais, déjà, on cherche par tous les moyens à s'assurer de l'existence - ou de l'absence - d'animal fabuleux dans ces eaux tourbeuses. On filme inlassablement la moindre risée. On photographie le moindre tronc d'arbre. Les archives se remplissent de témoignages plus ou moins intéressants, tandis qu'une foule de curieux guette avec avidité la moindre manifestation inhabituelle à la surface du Loch Ness.

L'autosuggestion explique beaucoup de "preuves". La nature du lac lui-même ne favorise pas les chercheurs : cette énorme masse d'eau est souvent très calme, avec une surface en mer d'huile, tandis que les rives escarpées projettent leur ombre inquiétante sur les rives. Les illusions d'optique abondent, et un oiseau, une branche ou le sillage d'un bateau peuvent produire des effets étonnants.

Malgré tout, au Loch Ness Investigation Bureau, des milliers de témoignages oculaires troublants ont été enregistrés. Beaucoup sont extraordinairement détaillés : la créature aperçue aurait un long cou, parfois dressé, des bosses sur le dos, et elle se déplacerait assez rapidement.

Le premier chroniqueur des apparitions du monstre du Loch Ness a été le commandant Rupert Gould. Dans son ouvrage, Le Monstre du Loch Ness, publié en 1934, il avance l'hypothèse selon laquelle il s'agirait d'un spécimen isolé, pris au piège dans les eaux du lac. par la suite, de nombreux auteurs le contrediront : une quantité de témoignages affirment avoir repéré plusieurs monstres en même temps, ce qui suggérerait que le lac abrite plusieurs "monstres".

A côté de ces témoignages oculaires, toujours fragiles, les scientifiques disposent d'un petit nombre de faits inexpliqués, notamment des échos recueillis par sonar. Ils ont, en outre, remarqué que les apparitions étaient plus fréquentes l'été, en particulier à l'embouchure des rivières qui se déversent dans le lac.

Reste le problème des photographies, vraies ou fausses, du monstre. Elles sont le plus souvent fausses. Il est très facile de faire des photomontages de silhouettes monstrueuses sur fond clair. De plus, même quand ils ne sont pas faux, beaucoup de clichés sont de mauvaise qualité, pris précipitamment ou avec des objectifs médiocres.
Au milieu des productions de faussaires de tout poil, on trouve pourtant des clichés impressionnants. Paradoxalement, on pourrait dire que les bonnes photos du monstre sont fausses, tandis que les mauvaises ont des chances d'être vraies. Parmi celles-ci, très peu finissent par intéresser le Loch Ness Investigation Bureau.

Les films de cinéma sont beaucoup plus difficiles à truquer et sont d’avantages pris en compte. Deux d'entre eux sortent vraiment de l'ordinaire.

Le premier a été tourné par Tim Dindsdale, le 23 avril 1960, à l’embouchure de la rivière Foyers : on y voit une bosse se mouvoir lentement au loin, puis traverser le champ de la caméra avant de plonger. L'analyse du film a conclu que l'objet filmé était "probablement en mouvement" et qu'il mesurait environ 1.70 m de largeur. Sa vitesse estimée était de 16 km à l'heure.

Le second film a été tourné par Richard Raynor, le 13 juin 1967, à l'extrémité nord du lac. Il montre un sillage, à la tête duquel on aperçoit parfois un objet solide, déclaré lui aussi animé. Richard Raynor a expliqué que l'animal filmé évoquait pour lui une espèce d'otarie. Comme la longueur estimée de la partie qui émergeait a été évaluée à près de 2 m, on peut rêver sur la taille de l'otarie en question.

Ce n'est qu'à partir de 1970 que les chercheurs ont pu disposer de photographies sous-marines. Ce qui n'est pas forcément un avantage dans les eaux boueuses du lac. Les photographies les plus intéressantes ont été obtenues à l'aide d'un appareil à déclenchement électronique équipé d'un flash stroboscopique : elles montrent une sorte de nageoire ... qui ne ressemble à aucune sorte de nageoire connue.

Six autres clichés, pris par le docteur Robert Rines en 1975, montrent autre chose que la coque du bateau à laquelle était accroché l'appareil. Une chose qui n'a pas fini d'alimenter les discussions entre les partisans du monstre et les sceptiques.



Une carte de la région du Loch Ness, avec quelques lieux d'apparition du "monstre". Celui-ci se manifeste fréquemment à l'embouchure des rivières.

Un phénomène poltergeist bien étrange

Un phénomène poltergeist bien étrange

Nous sommes en 1967, dans un cabinet d’avocat bavarois.
Dans ce cabinet d’avocat, quelque chose d’étrange se passait avec les quatre postes téléphoniques. En effet, ils leurs arrivés de se mettre à sonner en même temps alors qu’il n’y a personne au bout du fil. Parfois, la conversation était interrompue par des bruits bizarres ou alors brusquement coupée.
Suite à tout cela, Me Adam appelle la société Siemens qui lui a installé les lignes, une boîte de raccordement et les quatre postes.
Après plusieurs semaines de test, aucune anomalie n’est décelée, mais les perturbations n’ont pas cessé pour autant. Ils s’adressent donc au service officiel des télécommunications. Le matériel sera remplacé et on ajoutera un instrument de mesure, un compteur de communication. Adam demanda alors à ses employés, le chef de bureau Johannes Engelhand, deux secrétaires et une autre personne qui travaille à mi-temps de tenir un registre de leurs appels.
Avec l’aide de ces appareils, on observera certains phénomènes :

Entre le 5 et le 19 octobre 1967, on enregistre des communications que personne n’a pu passer dans le bureau.

A partir du 19 octobre, c’est par douzaine que les appels sont enregistrés et ils concernent pour la plupart l’horloge parlante.
Les appels sont tellement rapprochés qu’il est physiquement impossible d’obtenir autant de fois le même numéro en si peu de temps.
Par exemple, le 20 octobre, 46 appels à l’horloge parlante ont été passé entre 7H42 et 7H57 du matin.

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Le bureau d'Annemarie Schneider, chez l'avocat Adam. Une perturtion téléphonique sans précédent.

Puis, les phénomènes s’étendent, ne s’arrêtant pas seulement aux mystérieux appels téléphoniques.

Le 20 octobre : un grand bruit sourd se fait entendre au même moment la lumière s’éteint.
Un électricien est appelé d’urgence, mais tout est en très bon état, il constate juste que les tubes fluorescents se sont retournés sur eux-mêmes dans leur logement et donc déconnectés.
L’électricien change tout le matériel, mais à peine le travail terminé, le même bruit sourd se fait entendre accompagné des perturbations identiques, on remarque que les fusibles ont été expulsés de leurs emplacements sans aucune intervention physique.
Un spécialiste de la compagnie officielle de distribution du courant arrive sur les lieux, M. Paul Brunner. Il mène une enquête mais ne remarque rien d’anormal, il change cependant quelques appareils dans le bureau mais aussi dans l’immeuble.
Il installera plusieurs appareils :
- Un Unireg : qui permet de mesurer les différences de voltage et de les visualiser sur papier.
- Un compteur Tektronix : pour étudier parallèlement les variations de champs magnétiques et de niveau sonore.

Tous ces instruments sont scellés, pour éviter toute intervention humaine.

Malgré cela, des phénomènes inexpliqués se produisent pendant les heures de bureau mais jamais durant les week-end et les vacances.

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L'avocat Adam se met à inspecter une des lampes qui se sont balancées frénétiquement le 27 novembre 1967

Le 20 décembre : Dans le bureau de l’avocat, un tube fluorescent se détache et se brise au sol, les autres grillent alors que les appareils s’affolent.
Deux jours plus tard, on observe que la photocopieuse fonctionne sans être branchées.

Après un nouveau branchement testé … les lampes explosent, en blessant une employée. Puis, elles se mettent à se balancer au plafond comme pour provoquer les spécialistes, les fusibles s’éjectent de leurs logements et les instruments de mesures s’affolent de plus belle.

Le 11 décembre, 8H45 : Alors que Me Adam discute dans la salle de dactylos avec son assistant Mayr, un tableau accroché au mur se met à tourner sur lui-même, Brunner qui venait d’entrer dans la pièce essaya de la retenir mais en vain. Plusieurs tableaux fit de même et certains tombèrent violemment au sol…

Adam et Brunner avaient noté, ce matin-là, une tension particulière chez les deux secrétaires, Gustel Huber et surtout chez Annemarie Schneider. Elles quittent précipitamment la salle en poussant des cris. Les hommes observent, impuissants, le phénomène.

Brunner décide d’écrire un rapport officiel en reconnaissant qu’il est incapable d’expliquer ces phénomènes. Dans son rapport, il indiqua « qu’il faut bien postuler la présence d’une force inconnue de notre science et de notre technologie. Un pouvoir dont ni la nature, ni la force, ni la direction qu’il peut prendre ne peuvent être définies. Un pouvoir au-delà de notre compréhension… ».

Les docteurs Kanger de l’institut Max Plark de physique des plasmas, et, Zicha, de l’université de Munich sont demandés en consultation, il s’agit des deux plus éminents physiciens allemands des années 60.

Voici leurs conclusions :

- Les phénomènes électriques et électroniques étranges ne sont accompagnés d’aucune différence dans les voltages et n’en résultent pas ;
- Les anomalies n’ont pas pour cause d’éventuelles variations dans les fréquences du voltage en provenance de l’extérieur ;
- Les appareils de contrôle et de mesure fonctionnent normalement en eux-mêmes ; ils ont été changés à plusieurs reprises pour effectuer ce test ;
- Aucun champ magnétique n’a été détecté ;
- Pas de vibration infra ou ultrasonique ;
- Toute intervention humaine ou fraude est à éliminer …

Les deux physiciens remarquent que les phénomènes montrent une certaine forme d’intelligence, de part les choix des manifestations.

Plusieurs universités mandent des enquêteurs, dont celle de Fribourg-en-Brisgau, où le professeur Hans Bender s’occupe d’un département de parapsychologie, qui travaille en particulier sur les hantises.

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Hans Bender et un de ses collègues inspectent les installations électriques des bureaux de l'avocat Adam. Les tubes au néon se détachent d'eux-mêmes !

Celui-ci soutient la thèse anglo-saxonne selon laquelle certaines personnalités perturbées, adolescents ou adultes dont la puberté a souvent été retardée, psychopathes légers, introvertis maladifs sont susceptibles de libérer eux-mêmes ou de catalyser une force inconnue qui devient responsable des phénomènes.

Très vite, l’attention de ces « nouveaux exorcistes », comme ils ont été appelés dans une certaine presse de l’époque, vers Annemarie Schneider. Elle est la plus tendue de tous, et un assistant du professeur a vu des lampes se balancer sur son passage dans un des couloirs. Et les phénomènes ne se déroulent qu’aux heures de bureau, plus particulièrement vers 7H30, à son arrivée. On notera aussi que lors de ses absences pour des petits congés, il ne se passe rien.
Du 13 au 18 décembre, elle prend congé et les chercheurs en profitent pour effectuer des tests… Pendant ces 5 jours, il ne se passe rien.
A son retour, tout reprend.
A chaque manifestation, Annemarie tombe dans une mauvaise crise de nerfs.

Il a été constaté qu’à chaque manifestation d’un phénomène poltergeist, la personne qui en est responsable et cela sans en être consciente éprouve en retour un choc nerveux pouvant conduire jusqu’à la démence.

La police aussi la soupçonne et l’officier Wendl pense qu’il finira par prendre la jeune fille en flagrant délit, mais il va vite admettre que physiquement, elle n’est responsable de rien.

Un après-midi, alors que Annemarie et Gustel Huber, la seconde secrétaire, discutent, un énorme meuble de chêne massif se déplace sur 30 centimètres… cette armoire pèse prés de 200 kilos …

Annemarie est aussi victime de la force qu’elle déchaîne, le 17 janvier, la jeune fille reçoit un violent choc électrique entre les jambes, ensuite, dans la même journée elle sera littéralement poursuivie par la chaise qu’elle vient de quitter, un policier en sera témoin.

Me Adam décide de la renvoyer, conseillé par Bender resta en contact avec Annemarie Schneider, et ils effectuèrent des tests psychokinésique, mais les tests se révélèrent négatif.
En effet, elle ne semblait pas consciente des phénomènes spectaculaires qu’elle a pu causer.

D’après l’équipe du professeur Bender, elle n’était pas capable de produire ces phénomènes que sous un fort état de stress et de frustration.

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Annemarie Schneider, objet du phénomène de hantise de Rosenheim, photographiée avec son fils au cours de l'ensuête menée par la B.B.C. en 1975.

L’effet poltergeist est incontrôlable même par celui qui le produit …

Sexe et Poltergeists

Sexe et Poltergeists

L'étude de plus en plus rigoureuse des phénomènes de poltergeists, également appelés "esprits frappeurs" ou bien, en langage plus moderne, cas de "psychokinésie spontanée récurrente" (PKSR), a permis de les relier à un certain type de tension sexuelle.


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La guérison d'un possédé, dans une Bible française du XIIe siècle

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Un exorcisme campagnard (tableau de Brueghel le Jeune)

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A la fin du Moyen-Age, on considérait les poltergeists comme des manifestations physiques du démon, qu'il fallait "guérir" par tous les moyens, y compris l'eau bouillante... (bois gravé d'un livre de 1515)

On l'a vu, dans de nombreux cas de PKSR, il y a, non loin du lieu où se manifeste ce phénomène, un ou plusieurs enfants en âge pubertaire. Ce lien entre expériences paranormales et adolescents n'est d'ailleurs pas nouveau : il daterait de l'étude du cas des sœurs Fox, aux Etats-Unis, en 1840. L'explication la plus couramment avancée est alors que des jeunes filles, parvenues à l'âge de la maturité sexuelle, peuvent emmagasiner des réserves d'énergie suffisantes pour faire tourner des tables, produire des sons étranges ou provoquer des jets de pierres.

Dans l'affaire d'Enfield, en Grande-Bretagne, qui est la mieux étudiée des histoires récentes de PKSR, on trouve ainsi une fillette de douze ans. Les manifestations paranormales ont, dans ce cas comme dans la plupart des autres, cassé dès le passage définitif de la fillette hors du monde de l'enfance.

Pourtant, la puberté n'est pas toujours responsable de ces phénomènes. On a également observé, notamment dans l'affaire d'Enfield, l'attachement amoureux des adolescents à des héros du cinéma ou de la chanson. La concentration d'émotions sur des "images" pourrait ainsi déclencher des phénomènes inexpliqués.

Un cas extrême d'attachement à une image est souvent cité : Eleonora Zugun, une petite Roumaine de traize ans, pouvait faire apparaître des traces de morsures ou de griffures sur son corps quand elle avait le sentiment que son "démon" personnel était agressé. Bien entendu, ce démon concentrait toutes ses émotions et représentait l'ensemble de sa personnalité.

Les adolescentes ne sont que très rarement les seules causes de ces phénomènes. dans le cas des soeurs Forx, on a noté l'existence d'un frère handicapé mental. Dans plusieurs autres cas, ce type de handicap a pu être relié à des manifestations paranormales. Ce qui pose le problème des garçons : longtemps mis hors de cause, il apparaît aujourd'hui qu'ils peuvent jouer dans ces manifestations un rôle comparable à celui des jeunes filles.

Pour certains chercheurs, il faut même dépasser cette association entre puberté et PKSR, il existe des cas liés à des enfants de sept ans, voire de quatre ou cinq ans. Certains de ces enfants posséderaient même des pouvoirs comparables à ceux de Uri Geller. De même, certains adultes peuvent provoquer de spéctaculaires PKSR.

On sait que certains médiums reconnaissent tirer des séances auxquelles ils participent une sorte de satisfaction quasi sexuelle. On peut donc imaginer que des phénomènes de frustrations ou de misère sexuelles peuvent contribuer au déclenchement de forces mystérieuses. Un des cas les plus spectaculaires est arrivé en 1967, dans un cabinet juridique allemand, en Bavière. (voir dossier "Un phénomène poltergeist bien étrange")

La sexualité ne peut pourtant pas expliquer tous les cas de PKSR. Certaines migraines tenaces et chroniques ont pu provoquer de remarquables poltergeists. Quelques maladies mentales également. N'est-il pas curieux, en outre, que, dans de nombreux cas de PKSR, les enfants alors mis en cause ne partageaient pas la même religion que leurs parents ?

Autre découverte stupéfiante : 86 % des manifestations de PKSR ont eu lieu après le déménagement des familles dans une H.L.M. ! On peut alors penser que ce déplacement a été considéré comme gênant par l'enfant, perturbé également par la nécessité de changer d'école et d'amis, ou par la perspective de voir ses parents prendre un nouvel emploi. La tension générale de la famille, ajoutée à celle de l'enfant, peut provoquer des bruits et des phénomènes anormaux, qui contraignent souvent les victimes à se reloger... ailleurs !

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Un poltergeist vient de projeter ce réveil sur l'édredon du lit d'Alan Rhodes, un jeune garçon âgé de douze ans.
Pour éviter toute tricherie, l'enfant avait les mains liées sous ses draps...


En définitive, il est plutôt hasardeux de vouloir absolument donner une cause précise aux cas de PKSR ou de vouloir les classer dans un ordre définitif. en outre, les chercheurs sont généralement plus préoccupés par les manifestations elles-mêmes que par ceux qui les visent : ils délaissent ainsi de fructueuses pistes d'étude.

Mais, selon certains, il vaut mieux chercher à soigner les victimes de poltergeists, même si on ne comprend pas très bien ce qui leur arrive. depuis longtemps, les religions s'y emploient, persuadées d'avoir affaire à des cas de possession par le démon.

Ce dont la plupart des victimes ont besoin, c'est d'une aide ou d'un réconfort moral. Souvent, les témoins de PKSR ou les habitants de maison atteintes par ces manifestations ont peur de devenir fous. Ils ne comrpennent pas. Ils sont, de plus, troublés par l'incompréhension générale et le doute jeté sur ce qui leur arrive...

Les différentes religions chrétiennes délèguent alors, parfois à l'appel d'un médecin ou des autorités, un exorciste. Les formes d'intervention de cet homme d'Eglise sont très diverses : elles vont de la messe à la simple bénédiction, en passant par la prise en charge morale des évènements et la tentative de convaincre la victime que ces phénomènes inexpliqués ne sont pas l'œuvre d'un quelconque démon.

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Donald Page, célèbre médium anglais, pratique un exorcisme sur une de ses patientes.
L'énergie qu'il dépense alors est considérable.


L'exorcisme "complet" ne se pratique qu'après un examen attentif du cas de PKSR et des circonstances qui l'accompagnent habituellement. Cet exorcisme est la dernière arme. Il nécessite un rapport médical établi par le médecin de famille, un certificat du prêtre du lieu (il n'y a guère plus qu'un exorciste officiel pour un diocèse, souvent même pour quatre ou cinq !) et un entretien avec une assistante sociale de la localité.

Pour certaines autorités religieuses, cet exorcisme ne pourrait se faire qu'en présence d'un médecin ou d'un expert médical et avec l'accord complet de la victime.

Le poltergeist d'Enfeild

Le poltergeist d'Enfeild

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En France, il ne se passe pas de semaines sans que les gendarmes ne soient alertés par une famille victime de mystérieux "esprits frappeurs".
Des milliers de rapports, tous plus inexpliqués les uns que les autres, existent. Quelle est cette force mystérieuse qui lance les objets les plus lourds à travers l'espace ? Faut-il exorciser les victimes de ces esprits frappeurs ? Une enquête aux frontières du mental et du physique.


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Une séance de poltergeist, dans une maison d'Enfield, en septembre 1978. Janet, une fillette de douze ans, était probablement à l'origine de ces phénomènes troublants.

Des bruits mystérieux, des craquement sinistres, des odeurs infectes, des meubles qui s'envolent, des courants d'air glacés, des bruits de voix inexplicables, des jets de pierres, des lévitations involontaires, des installations électriques qui tombent en panne, des objets qui disparaissent : les "esprits frappeurs" ont une imagination féconde quand ils veulent manifester leur présence.

On appelle poltergeist ces phénomènes anormaux. Le mot est très ancien : il vient du folklore allemand et dérive de polter ("bruit") et geist ("esprit"). Avec un peu de rigueur, les chercheurs en parapsychologie ont proposé de définir toutes ces manifestations d'esprits frappeurs par le concept de psychokinésie spontanée récurrente, ou PKSR.

Les premières relations de poltergeists viennent d'Allemagne : peu avant l'an 1000, des chutes de pierres, des coups et des grands bruits ont troublé la tranquilité de Bingen, une petite ville des bords du Rhin. A partir du XIIe siècle, sous l'influence de l'Eglise, on classe les poltergeists dans la catégorie des phénomènes d'originie diabolique.

En 1184, au pays de Galles, le domicile d'un certain William Nott est ravagé par une force mystérieuse qui lacère les tentures et répand des ordures. Au XIIIe siècle, Gerald of Walles note l'existence d'un "esprit" qui apostrophe les gens. En 1599, Martin del Rio tente de classer tous les incidents connus : il compte dix-huit sortes de démons, chacune se spécialisant dans le déclenchement d'un trouble particulier.

D'après lui : "La seizième sorte de démons se compose de spectres qui, à certains moments et en certains lieux, notamment dans des maisons, sont susceptibles de créer des bruits et des troubles divers. Je ne donnerai pas d'exemples ici, ce phénomène étant parfaitement connu. Certains réveillent le dormeur en cognant sur le matelas et en faisant tomber ledit dormeur du lit."

L'étude scientifique des cas de poltergeists commence. On se demande alors si certains épisodes de la Bible ne revèleraient pas de classe d'incidents. Simultanément, la PKSR joue un rôle notable dans l'histoire du méthodisme, une doctrine affiliée au protestantisme anglo-saxon.

Pendant deux mois, en décembre 1716 et en janvier 1717, le presbytère d'Epworth (où habite le jeune John Wesley qui fondera l'église méthodiste), est le théâtre de coups violents frappés par un esprit. Pourtant, à cette époque, John est absent du presbytère.
Son père est plusieurs fois repoussé par une force mystérieuse qui bloque son chemin. Il lui arrive même d'être soulevé de son lit. En fait, l'affaire semble due à l'influence de la soeur de John, Hetty, alors âgée de dix-neuf ans.

Plus tard, tout au long du XIXe siècle, des esprits frappeurs viendront, en rand nombre répondent aux sollicitations de spirites. Ceux-ci faisaient trop bien tournoyer les tables et les pianos pour que leurs expériences soient aujourd'hui crédibles. D.D. Home, le célèbre médium spécialisé dans les lévitations spectaculaires, débuta sa carrière par un commerce soutenu avec ces epsrits.

Petit à petit, pourtant, on allait délaisser l'explication des cas de PKSR par l'influence de "certains éléments" pour se tourner alors vers des hypothèses beaucoup plus "naturelles". Dans les années quarante, on comme à expérimenter la psychokinésie, ou PK, au laboratoire de parapsychologie de l'université de Duke, aux Etats-Unis. En Angleterre, les recherches sur les phénomènes de PKSR sont menées par la Société pour la recherche psychique.

Sir William Barrett est un des animateurs de cette recherche. Il étudie suffisamment de cas pour que les phénomènes de poltergeist soient reconnus comme indubitables. Ce qui ne donnait pas, pour autant, d'explications. En Allemagne fédérale et aux Etats-Unis, les recherches sont beaucoup plus récente. Elles sont aussi plus rigoureuses et plus systématiques : le recoupement de leurs résultats aidera d'ailleurs à se faire une idée plus précise du phénomène.

En France, enfin, quelques cas célèbres ont longtemps défrayé la chronique, notamment celui du fameux curé d'Ars, régulièrement poursuivi par des esprits frappeurs, incendiaires ou destructeurs. Quand ils n'étaient pas tentateurs... La plupart des données contemporaines sont centralisées par la Gendarmerie nationale, qui les étudie attentivement et qui leur a consacré un petit bureau d'études.

Le cas de poltergeists le plus spectaculaire est très récent : il s'est manifesté d'août 1977 à septembre 1978, à Enfield, dans la banlieue nord de Londres. Plus de mille cinq cents incidents de nature PKSR ont été enregistrés, en présence de nombreux spécialistes venus étudier le problème. On a vu, parmi eux, des assistantes sociales, des thérapeutes du langage, des photographes, des psychologues, des prêtres et, bien entendu, des journalistes.

Au début, les phénomènes n'ont pas été très gênants : un léger bruit de pas dans une chambre. Ensuite le poltergeist s'est manifesté par des bruits plus marqués. Une voix profonde, rude et presque méchante, a pu être enregistrée à plusieurs reprises sur un magnétophone. Cette voix devait faire l'objet de nombreuses tentatives d'identification.

"Elle" a d'abord déclaré appartenir à un homme de soixante-douze ans, qui aurait habité dans une rue voisine. Un auditeur l'aurait identifiée comme étant celle d'un de ses oncles, un vieil original surnommé "le gitan". Mais aucune piste ne devait aboutir à la moindre preuve...

D'autres fois, l'esprit faisait voler un jouet sur la tête d'un photographe. On a vu de spapiers et des vêtements s'enflammer spontanément, des boîtes d'allumettes prendre feu à l'intérieur d'un tiroir, des couteaux et des théières se tordre devant des témoins ou des pierres éclater sur le sol.

Particulièrement vigoureuse, cette force inconnue devait également soulever la cuisinière à gaz ou projeter, hors de la maison, des meuble aussi lourds qu'un sofa, une commode ou un lit à deux places !

Au milieu de tous ces phénomènes : Janet, une fillette de douze ans. Elle fut plusieurs fois sujette à des phénomènes de lévitation involontaire, certifiés par des témoins. Avec sa soeur, elle devait être si souvent jetée hors de son lit par l'esprit qu'elle avait décidé, à la fin, de dormir par terre.

Le phénomènedevait finalement cesser, les parents finissant par s'amuser de ce poltergeist plutôt inoffensif et le traitant avec un humour et un calme délicieusement britanniques.

Généralement, un effet de poltergeist se fait annoncer par une série de coups mystérieux. Les exemples abondent et il est inutile de les détailler. Il peut arriver, pourtant, que des poltergeists débutent par des déplacements d'objets ou par d'autres manifestations insolites.

On cite souvent le cas d'une famille allemande de Neudorf, dans l'Etat de Bade, qui a vu une série de clous apparaître au plafond et tomber un à un. Ces clous se trouvaient, l'instant d'avant, dans une armoire fermée à clé. Cette même famille a pu apercevoir - le fait est certifié par le maire de Neudorf - des cintres qui prenaient leur vol à angle droit ou des objets qui sortaient des murs en étant chauds.

Cette chaleur est rapportée, en France, dnas la plupart des cas de PKSR, par les témoins qui ont ramassé des pierres mystérieuseent jetées...

Les voix non identifiables sont un des aspects les plus spectaculaires de ces poltergeists. Selon Gilles de Tourette, un médecin français du XIXe siècle, les epsrits frappeurs manifesteraient souvent des symptômes de traumatismes apparentés à la copropraxie (penchant à la scatologie) et à l'écholalie (la répétition absurde de discours entendus). Souvent, on a pu observer que les jeunes gens "possédés" par un esprit poussaient des cris obscènes et répétaient des phrases incohérentes. De tels symptômes se retrouvent chez les enfants traumatisés pour de tout autres raisons, par exemple le divorce de leurs parents.

La combustion spontanée est très souvent associée à une activité de PKSR : il existe de nombreux témoignages d'incendies déclenchés en l'absence de toute tentative volontaire directe.

Hormis les classiques jets de pierres, il existe enfin toute une série de manifestations de poltergeists absoluement étonnantes. En 1962, à Indianapolis, aux Etats-Unis, une famille est victime d'un esprit très calme, qui ne déplace rien. Il se contente de... mordre ! Surtout la grand-mère ! Il la pique également à de nombreuses reprises. Une enquête rigoureuse menée sur place a, bien entendu, trouvé la traditionnelle jeune fille en crise pubertaine. Toutefois, aucune supercherie n'a pu être établie pour les morsures.

En février 1958, la famille Hermann, de Seaford, aux Etats-Unis, est victime d'un esprit... déboucheur. Il renverse bien, de temps à autre, tous les bibelots de la maison, mais sa préférence va à tous les récipients en forme de bouteille, qu'il s'agisse d'eau minérale, de médicaments ou d'eau bénite, inefficace contre cette magie !

Les policiers et les parapsychologues appelées en renfort ne peuvent que constater l'ampleur des dégâts. Au centre de toute l'affaire, il y a, comme toujours, un jeun enfant : James, douze ans, qui ne s'aperçoit de rien quand les bouchons s'envolent. Une étude minutieuse des objets déplacés permet d'établir que l'intensité de la PKSR est directement proportionnelle à la proximité de James. Les lois "naturelles" de l'énergie sont donc respectées : plus on s'éloigne de la source d'énergie et plus elle devient faible...

Il est très rare que des phénomènes de poltergeists surviennent hors du domicile de la personne qui les provoque. C'est pourtant ce qui s'est passé, en décembre 1960, en Écosse. Virginia Campbell, onze ans, transportait son "esprit" à l'école et lui faisait ouvrir son pupitre à un moment où elle se trouvait elle-même dans l'impossibilité matérielle de le faire. Virginia faisait même voler la baguette de sa maîtresse loin du tableau. Elle s'excusait auprès de celle-ci : "Je vous assure, mademoiselle, ce n'est pas moi !"

Dans tous les cas, à de rarissimes exceptions près, ces phénomènes de PKSR paraissent donc liés à des jeunes gens en âges pubertaires. Est-ce le passage à l'âge adulte qui détermine l'arrivée de ces esprits frappeurs ? N'est-ce pas, plutôt, un phénomène lié à une certaine tension sexuelle ? Les réponses demandent à être nuancées.

Les fantômes de la Tour de Londres

Le spectre d'Anne Boleyn apparaît à une sentinelle
Les fantômes de la Tour de Londres


Personnage des légendes relatives aux manifestations possibles d'un individu après sa mort, la figure du revenant se rencontre dans toutes les traditions culturelles du monde.

Le folklore britannique a, quant à lui, si totalement intégré le fantôme que l'adjectif "hanté" vient naturellement à l'esprit dès que l'on parle d'un manoir ou d'un château britannique. Bien sûr, la plus célèbre des forteresses britanniques, la Tour de Londres, a, elle aussi, son lot d'apparitions célèbres.

Une sentinelle au tribunal

Décapitée sous l'accusation d'adultère par un bourreau venu spécialement de France, le 19 mai 1536, Anne Boleyn, exécutée mille jours après avoir épousé Henri VIII, est la deuxième des six épouses et la première des victimes du roi qui inspira la sinistre légende de Barbe-Bleue. Après l'exécution, sa dépouille est enterrée à la hâte dans la chapelle Saint-Pierre, à la Tour de Londres, où elle est restée prisonnière. Dès lors, et pendant des siècles - la dernière apparition remonterait à 1933 -, son spectre apparaît à intervalles réguliers, parfois conduisant une processions dans la chapelle Saint-Pierre ou, seule, dans d'autres endroits de la vieille forteresse. Une des plus impressionnantes manifestations du fantôme se produit toutefois dans l'hiver 1864. Une nuit, une sentinelle est retrouvée inconsciente. Accusé de s'être endormi à son poste, l'homme comparaît devant un tribunal militaire. Il raconte que, vers l'aube, il a vu sortir du brouillard une silhouette blanche. Un bonnet la surmontait, sans tête en dessous, et elle se dirigeait vers lui. Après avoir fait les trois sommations d'usage, le soldat s'est approché de la forme; mais, lorsque la baïonnette de son fusil a traversé celle-ci, un éclair s'est propagé le long du canon et lui-même s'est retrouvé assommé par le choc.
Tout cela ressemblerait à une excuse bien trouvée, si deux autres soldats ainsi qu'un officier ne témoignaient, après la déposition de l'accusé, avoir eux aussi aperçu le spectre par une fenêtre. Lorsqu'il s'avère que la forme, dans les quatre cas, a été vue juste sous l'ouverture de la pièce dans laquelle Anne Boleyn avait passé sa dernière nuit avant son exécution, le tribunal choisit de relaxer la sentinelle.

Le cadavre d'un chat...

Le long passé de prison d'État de la Tour et la qualité de nombre de ses détenus et des victimes exécutées entre ses murs font du bâtiment (construit par Guillaume le Conquérant à la fin du XIe siècle) un véritable terrain de prédilection pour les fantômes.
De grandes dames du royaume, assassinées là, habiteraient ainsi le bâtiment, se promenant sur les remparts, longeant les corridors, traversant les murs. Margaret, comtesse de Salisbury, par exemple, exécutée en 1541 à l'âge de soixante-dix ans dans des conditions atroces - le bourreau dut s'y reprendre à trois fois pour la décapiter -, "revivrait" périodiquement ses derniers moments sous les yeux horrifiés des gardes, seuls humains vivants à fréquenter les lieux pendant la nuit.
Mais des hommes aussi hantent la Tour. Le plus ancien fantôme est celui de saint Thomas Becket, assassiné en pleine messe dans la cathédrale de Canterbury en 1170, et qui reviendrait quelquefois visiter la Tour dont il fut un temps gouverneur. Un autre spectre illustre est celui du grand explorateur sir Walter Raleigh, emprisonné par Jacques Ier pour complot de 1603 à 1616, relâché deux ans, puis de nouveau enfermé, et décapité.
Mais deux enfants, le jeune prince Edouard V et son frère le duc d'York, tués par leur oncle Richard III en 1483, se promèneraient aussi quelquefois dans les couloirs, vêtus de robes blanches et se tenant par la main.
Curieusement, le donjon de la forteresse, la Tour blanche, paraît n'avoir jamais été hanté par qui que ce soit. La tradition veut qu'au début de sa construction, au XIe siècle, il y ait été pratiqué un sacrifice animal destiné à éloigner les esprits malfaisants. Or, au cours de travaux effectués au XIXe siècle, des ouvriers ont découvert à l'intérieur d'un des murs maîtres le squelette d'un chat...

Quelles explications pour les fantômes ?

Pour les sceptiques, les apparitions n'ont de réalité que dans l'esprit de ceux qui les voient. Les parapsychologues modernes partagent ce point de vue pour bien des cas, mais soutiennent qu'une minorité de témoignages résistent à toute tentative d'explication rationnelle.
Les fantômes, selon eux, apparaissent "spontanément" ou leur manifestation est "provoquée" par un médium.
En quoi consistent-ils exactement ? Pour certains, le spectre est la manifestation de l'esprit d'un mort; pour d'autres, il est le produit de l'esprit du médium ou du témoin qui assiste à l'apparition.
La première explication postule l'existence d'une entité indépendante du corps (l'âme ?), capable de survivre au décès et de devenir plus ou moins visible à volonté. La seconde explication ne rejoint qu'en apparence celle des sceptiques; elle suppose en effet que ce que voient les témoins a une existence tangible au lieu de relever du seul fantasme psychique.

Châteaux royaux hantés de Grande-Bretagne

Innombrables sont les châteaux britanniques que l'on dit hantés. Les résidences royales n'échappent pas à cette règle.
Glamis Castle, en Ecosse. Cette demeure de la famille de l'actuelle reine mère voit ses couloirs hantés par le spectre d'une jeune femme exécutée au XVIe siècle, Janet Douglas. Mais d'étranges parties de cartes s'y déroulent aussi, entre des joueurs morts depuis le XVe siècle. Enfin, un fils contrefait de la famille, enfermé entre quatre murs de son vivant, hurlerait encore sa douleur, certaines nuits.
Hampton Court. Cette résidence,où vécurent Henri VIII et ses femmes, est hantée par les apparitions de celles-ci : Anne Boleyn elle-même; Catherine Howard, cinquième épouse du roi, décapitée pour adultère en 1542; et Jane Seymour, qui mourut en couches en donnant à son époux un fils. Mais d'autres spectres, ceux de la nourrice d'Edouard VI, la reine Elisabeth Ier et le roi Henri III, hanteraient aussi le château.
... Et Windsor. Les forêts de ce château, enfin, seraient parcourues par un cavalier fantôme : le spectre d'un jeune chasseur nommé Herne, un temps favori du roi du roi Richard II, et qui se suicida après sa digrâce. La dernière apparition du fantôme remonterait à 1976, année où le cavalier surgit de la nuit devant un jeune homme, qui en tomba évanoui de frayeur...

Le faux fantôme de Toronto

Le faux fantôme de Toronto

C’est l’une des expériences les plus importantes et les plus réussies, dans la jeune science de la parapsychologie, que celle qui débuta à Toronto, au Canada, en 1972. Partant d’une vaste expérience de « poltergeist » du docteur Georges Owen, fondateur de la Society for Psychical Research de Toronto, un groupe de membres de cette société décida d’essayer consciencieusement de créer un fantôme.

On commença par réunir une immense documentation scientifique, tant sur la parapsychologie que sur la psychologie et la physique. De plus, l’un des membres composa une biographie totalement fictive du fantôme, l’histoire étant centrée sur le manoir de Diddington, dans le Warwickshire, en Angleterre.


L’histoire de Philippe, le fantôme de Diddington

La demeure existe réellement, mais son nom est légèrement modifié. L’histoire a été située au milieu du XVIIe siècle et concerne un membre de l’aristocratie, Philippe, et son épouse frigide, Dorothée, qui lui faisait une vie de mari malheureux.
Un jour, il a la chance de rencontrer une bohémienne – une « gipsy », comme les appellent les Anglais – belle et bonne. Elle se nomme Margot. Ils se revoient en secret et tombent amoureux l’un de l’autre.
Quand les frères de race de Margot quittent la région, Philippe installe celle-ci dans une chaumière sur ses terres. Et c’est quelque temps de bonheur sans mélange, jusqu’au jour où Dorothée découvre leur liaison.
Elle n’a alors rien de plus pressé que de dénoncer la maîtresse de son mari comme sorcière. Philippe, ayant peur de trop se compromettre, ne fait que peu d’efforts pour la sauver. Et la jolie gipsy monte sur le bûcher. Philippe, rempli de remords, court aux combats comme un forcené qui cherche la mort : il la trouve donc !

L’expérience commence …

Le groupe de Toronto fit des recherches poussées sur ce qu’avait pu être cette aventure, en lisant et dépouillant de nombreux livres d’histoire sur cette période. Un des membres poussa même la recherche de la véracité jusqu’à aller visiter l’Angleterre et à prendre des photos de Diddington et des autres lieux impliqués dans cette sombre et tragique histoire.
Tant et si bien que Philippe et les autres protagonistes devinrent très nets et précis dans l’esprit des expérimentateurs. L’un d’eux fit même une esquisse de Philippe. De multiples entrevues, de longues conversations achevèrent de clarifier le sujet, ainsi que de contribuer à la bonne entente et à l’homogénéité du groupe. Parfois, ils essayent aussi de produire Philippe sous la forme d’une hallucination collective…
Mais Philippe ne veut pas apparaître ! Le fantôme ne donne pas signe de vie.
Découragement de nos amis de Toronto, jusqu’à ce jour de 1973, où ils ont la chance de découvrir un compte rendu de recherches du même genre, effectuées par trois confrères britanniques : des phénomènes physiques apparemment paranormaux ont été produits sans l’intervention d’aucune influence psychique extérieure.
Ce compte rendu (publié dans le journal de la SPR de Londres) prétendait que ces phénomènes psychokinétiques pouvaient être produits par presque n’importe qui. Suivant quelques directives : il faut y croire et ne s’étonner de rien, entre autres.
Alors le groupe changea de méthode. Au lieu d’une méditation calme, dans la demi-obscurité, on instaura une atmosphère gaie, détendue, sans la présence d’aucun médium : c’est Philippe lui-même qui devait produire les phénomènes ! Et de parler à la table autour de laquelle ils étaient, comme si elle eût été Philippe !
Au bout de quelques semaines seulement, les phénomènes commencèrent à se manifester : par exemple, des mouvements de table, comme dans la plupart des séances de spiritisme. C’est alors que l’un des assistants remarqua : « Je serais curieux de savoir si c’est Philippe qui fait cela ? » En réponse, un grand coup retentit, venant du haut de la table, et qui fit vibrer tous les meubles de la pièce : Philippe était arrivé et avait répondu…

Philippe entre en contact

Après l’établissement d’un code simplifié – un coup pour oui, deux pour non – commença une extraordinaire étude de psychokinésie.
Ils étaient habituellement huit à travailler ensemble sur ce sujet, et à se rencontrer régulièrement dans une pièce spéciale, à Toronto, réservée à leur groupe. Sous une bonne lumière, ils s’asseyaient autour de la table, plaçaient leurs mains dessus et disaient : « Hello ! Philippe ! » Et à chaque salut, un coup bien net dans le bois, sous la main, marquait la réponse du fantôme.
Rapidement, le phénomène prit des proportions telles que la table se mit à courir tout autour de la pièce et que les expérimentateurs eurent bien de la peine à y maintenir leurs mains.
Un jour, la table décolla du plancher. Un contact réel était bel et bien établi avec cet imaginaire Philippe : par coups, grattements et même lueurs vacillantes autour de son portrait qui trônait au mur de la pièce. Et le dialogue s’établi peu à peu entre le fantôme et ses questionneurs. Il répondait conformément à sa biographie inventée, et, parfois, il en rajoutait, mais alors ces rajouts ne collaient pas toujours avec la réalité historique : ils semblaient dépendre de ceux qui étaient présents. La présence de quatre membres (sur huit) suffisait pour déclencher les phénomènes.
Au bout d’un certain temps, Philippe accepta la présence d’un ou deux visiteurs. Même avec trois, les coups eurent lieu, mais les mouvements de table diminuèrent. Plus d’une fois, la table poursuivit quelqu’un à travers la pièce, tandis que les autres riaient de la bonne farce. La victime n’avait qu’une ressource : s’enfuir par la porte…

Philippe devient célèbre

Au début de l’année 1974, le groupe de Toronto prit la décision de tourner un film documentaire pour raconter l’histoire de la création de Philippe et – on l’espérait – enregistrer les mouvements de la table et les coups.
On ne rencontra pas de difficultés, et, ainsi, naquit le film Philippe, le fantôme imaginaire. Philippe obtint même les honneurs de la télévision de Toronto, dans un programme comportant une discussion. La table avait été amenée sur le plancher du studio, avec le groupe des expérimentateurs et l’auditoire, tandis que le groupe de discussion était assis sur une estrade.
A l’occasion, la table se déplaça rapidement autour du studio en faisant sa gymnastique habituelle, allant même jusqu’à grimper trois marches de l’estrade, où Philippe estimait sans doute qu’il aurait dû se trouver, en compagnie du présentateur et des participants à la discussion.
On pria le présentateur de dire : « Hello ! » à Philippe, et, à sa vive surprise, il reçut un grand coup sous la main. Aux questions qu’il posa ensuite au fantôme, celui-ci répondit par des coups dans la table. Aucun soupçon de fraude ou de tricherie ne vint ternir cette émission de télévision et tous les assistants demeurèrent stupéfaits devant ces manifestations, se demandant comment une pensée collective pouvait produire des effets physiques sur une table. L’action d’un seul médium est bien connue, mais celle de tout un groupe, avec sa diversité psychologique, continue de poser une question sans réponse.
Quoi qu’il en soit de ce mystère sans solution, notons, à la suite du groupe de Toronto, que Philippe était nettement un composite de tous ses créateurs. D’autre part, s’il arrivait que l’un d’eux mît en doute la réalité du fantôme, les phénomènes s’arrêtaient, mettant en évidence la justesse du dicton affirmant que la foi peut déplacer les montagnes.

Une expérience à la portée de tous

Nous sommes donc en présence du pouvoir créateur de la pensée, dont l’une des applications est la guérison par la foi. Par sa puissance – consciente ou inconsciente – l’esprit provoque des phénomènes physiques, c’est devenu une vérité quasi indiscutable. Ce serait donc cette puissance, multipliée par huit, qui pourrait apporter l’explication à cette stupéfiante création de fantôme ex nihilo. Mais il a fallu à nos huit expérimentateurs faire table rase de tout leur esprit logique et critique – ce que nous appelons chez nous le cartésianisme – et retrouver « l’esprit d’enfance ».
Ajoutons que le succès du groupe Philippe suscita des imitateurs qui réussirent aussi bien, et même plus vite. Mais l’explication complète et définitive de ces créations nous manque toujours.
Cette intéressante histoire illustre les pouvoirs de la suggestion.
Ainsi, ce groupe de chercheurs a réussi l’étonnante gageure de créer un être immatériel, pouvant non seulement se manifester psychiquement, mais aussi intervenir directement sur la matière au cours de séances bien particulières.
Le fait que l’expérience puisse être recommencée sans aucune précaution relativise la prétendue existence de forces occultes dans le royaume des morts.